
Le sophora pleureur dit du Japon situé dans le jardin des Braslois Christiane et Jacques Krabal s’est vu remettre le label « Arbre remarquable de France » : Un label reconnu par le Ministère de la Transition Écologique remis à ce « mammouth », dont la plantation est imaginée entre 1880 et 1890, par l’association A.R.B.R.E.S (Arbres Remarquables, Bilan, Recherche, Études et Sauvegarde).
Pour marquer le coup, une cérémonie présidée par Christiane Krabal, et non pas par l’ancien député de l’Aisne comme chacun s’y attendait sans doute, a matérialisé de façon conviviale la remise du label.
L’épouse de l’ancien parlementaire explique : « Lors de notre arrivée dans la maison en juillet 1972, nous avions tellement à faire que nous n’avions pas conscience de l’importance de l’arbre. Au fil des années, il a pris de l’ampleur. Nos petits-enfants qui venaient en vacances disaient que ce n’était pas un arbre, mais un mammouth. Petit à petit, nous avons pris conscience de la valeur qui était dans notre jardin. On craignait qu’il dépérisse.
Des branches se cassaient. Il y avait des trous dans le feuillage. Après avoir eu connaissance de l’association A.R.B.R.E.S, nous nous sommes dits
que ces gens-là pourraient nous dire ce qu’il faut faire. Moins vous en ferez, sauf à retirer les branches cassées, mieux sera votre arbre. À partir de là, nous avons vécu heureux auprès de notre arbre, mais nous ne l’avons jamais quitté des yeux. Nous avons monté un dossier qui s’est donc traduit
par cette labellisation. »
En plus des nombreux invités amoureux et défenseurs de la nature et de la culture, il y avait du lourd près du sophora avec la présence
de Georges Feterman, président d’ A.R.B.R.E.S et Maxime Fauqueur, l’un des trois vice-présidents de l’association, de Nicolas Richard, directeur du CPIE de l’Aisne (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement) et de Nicole Gastel, présidente de l’association environnementale Qualit’Aisne.
Une éventuelle future législation sur l’arbre
Chaque intervenant a souligné, sobrement, ses actions et engagements profonds envers l’arbre. Ce dernier jouant un rôle fondamental dans l’équilibre écologique de la planète. Une déclaration des Droits de l’arbre a été proclamée le 5 avril 2019 lors d’un colloque à l’Assemblée Nationale par les adhérents de l’association A.R.B.R.E.S.
Ce texte rappelle en cinq articles que l'arbre est un être vivant sensible aux changements de son environnement. Il aborde ses bienfaits et attire l'attention sur sa valeur patrimoniale à travers les individus remarquables. Il ne peut être réduit à un simple objet.
L’article 3 de la déclaration a été lu à l’assistance présente : « L'arbre est un organisme vivant dont la longévité moyenne dépasse de loin celle de l'être humain. Il doit être respecté tout au long de sa vie, avec le droit de se développer et se reproduire librement, de sa naissance à sa mort naturelle, qu’il soit arbre des villes ou des campagnes. L’arbre doit être considéré comme sujet de droit, y compris face aux règles qui régissent la propriété humaine ». Une éventuelle future législation sur l’arbre pourrait naître de cette déclaration.
L’art et la manière
Cette cérémonie, simple, a été rehaussée par la présence d’artistes : Norbert Bardin, le photographe des arbres exposant ses tirages en noir
et blanc à la Cité Internationale de la langue française, Château de Villers-Cotterêts, jusqu’au 28 septembre 2025, Loïc Breugnot, peintre et céramiste inspiré par la flore et la faune de nos campagnes, Angélique Zrak, dernière passementière indépendante de France et Jean-Claude Lalanne, sculpteur de drôles d’oiseaux métalliques à partir d’outils de récupération.
Un label… et après ?!
Le label Arbre remarquable de France en poche, Christiane et Jacques Krabal ne doivent pas néanmoins se reposer sous le sophora.
A.R.B.R.E.S précise : « Le propriétaire qui accepte le label s’engage à assurer l’entretien, la sauvegarde et la mise en valeur de l’arbre considéré comme patrimoine naturel et culturel de haute Valeur. En aucun cas, l’attribution du label ne peut être une fin en soi. L’arbre est un patrimoine végétal malgré tout fragile, tout colosse immortel qu’il puisse paraître, et l’objectif est de conserver ce patrimoine le plus longtemps possible. »
DB
Crédit photos : Axomois Production
Les caractéristiques du sophora pleureur dit du Japon, appelé également "arbre à miel".
Circonférence du tronc : 1.63m. Envergure du feuillage : 40m. Diamètre : 10m. Surface au sol : 80m2. Hauteur : 9.60m
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