Crézancy. Le robot enjambeur autonome Bakus en démo

 

 

 

La start-up champenoise VitiBot a réalisé mercredi 18 mai sur une parcelle du lycée agricole et viticole, une démonstration de Bakus, un robot enjambeur viticole 100% électrique ayant pour vocation de travailler en toute autonomie.

 

 

 

 

Pendant plusieurs heures et par une température plus qu’estivale forçant les cigales à se mettre à l’ombre, Vincent Denisart, directeur commercial VitiBot Champagne-Bourgogne, a présenté ce robot dont 83% des composants sont produits et assemblés en France.

Dylan Jeanson, technicien VitiBot, a assuré avec un  smartphone la réalisation de la démonstration.

 

Préalablement à la démo, une cartographie de la parcelle de vigne a été réalisée afin que Bakus puisse se déplacer sur son terrain

de jeu par pilotage GPS.

 

Navigation sécurisée

 

La navigation du robot repose sur des signaux RTK (Real Time Kinematic en anglais) et des caméras. Deux GPS RTK confirment

la précision centimétrique du positionnement et alertent de tout déplacement suspect.

 

Bakus travaille en toute autonomie à partir de son point de départ à la vitesse maxi de 6km/h. À propos d’autonomie, celle-ci est d’environ 10 heures suivant la pente, la nature du terrain et les outils embarqués. En cas de perte de signal GPS, un protocole de sécurité commande l’arrêt du robot en attendant une qualité de réception suffisante.

 

 « Y a encore des coups de binette à donner ! »

 

La démonstration de Bakus a suscité l’intérêt des nombreux viticulteurs présents. Le robot a été pensé pour les accompagner dans

leur travail au quotidien. Ses quatre roues motrices lui permettent de se déplacer sur tous les types de terrain, même dans les coteaux accidentés.

 

C’est le modèle S, pour vignes étroites, équipé pour l’occasion de disques ouvreurs pour interceps électriques, qui a filé entre les rangs de la parcelle. Les viticulteurs ont la possibilité d’utiliser la plupart de leurs outils combinés, ou non, aux outils électriques VitiBot.

« Il existe aussi le modèle L pour les vignobles semi larges et larges. » précise Vincent Denisart. Bakus travaille en mono-rang, c’est-à-dire

qu’il n’enjambe qu’une seule treille. 

 

« Y a encore des coups de binette à donner ! » lance une viticultrice ayant de la bouteille, arborant un bermuda matché avec un bob vissé sur la tête.

 

Pour le responsable vinicole d’une coopérative, « c’est un matériel adapté pour les grosses structures de négoce qui possèdent plusieurs dizaines d’hectares et un parcellaire moins éclaté que les petites structures, voire pour des regroupements de plusieurs viticulteurs sur un même secteur ».

 

Bakus ne fait pas encore tout

 

Le robot enjambeur autonome a été conçu pour réaliser les opérations d'épandage ou de travail du sol, par exemple le désherbage entre les rangs de vigne. Pour 180 000 euros, « full option », Bakus ne fait pas encore tout. Mais une gyro-tondeuse électrique,

une rogneuse et un pulvérisateur devraient être les nouveaux accessoires disponibles en cette année 2022.

 

« Ce sera une pulvérisation confinée, souligne Vincent Denisart. Il y aura des panneaux récupérateurs avec deux bassins de deux fois 220 litres de chaque côté. Malheureusement, on ne fera qu’un seul rang. Cela va être la grosse difficulté. Chez nous et dans tous les vignobles étroits,

on sait qu’à un moment donné, il faut pouvoir traiter tout le vignoble dans la journée. Ce n'est pas avec un rang que l’on arrivera à tout faire.

Par contre, aujourd’hui, lorsqu’on parle de ZNT [Zones de Non Traitement ndlr], des premiers traitements, là où on est moins sous pression,

l’idée ce n’est pas d’en barbouiller partout, mais c’est aussi d’essayer de concentrer, d’avoir quelque chose face à l’économie et de récupérer

le maximum de produit. »

 

 

 

Bakus by VitiBot

 

« Bakus a été imaginé par Cédric Bache, un jeune ingénieur roboticien sur le bassin Aubois, explique Vincent Denisart. Son père est viticulteur dans l’Aube. Il a décidé de mettre en place et de construire cette machine il y a quelque temps.

 

 

 

À la base, c’était un chenillard. Cédric Bache a démarré en faisant un chenillard autonome. Rapidement, il est allé chercher des aides.

Des investisseurs l’ont suivi. La machine s’est ensuite transformée pour devenir un enjambeur mono-rang. Il n’a pas beaucoup

évolué depuis sa naissance. Néanmoins, des fonctionnalités supplémentaires sont apparues. La base en elle-même est encore très similaire, notamment au niveau du chassis par rapport à la machine d’origine.

Ce n’est pas une machine contre l’homme. Au contraire, elle vient le soulager. »

DB

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