Château-Thierry. Église Saint-Crépin : L’Association Saint-Crépin souhaite s’engager sur la restauration de l’orgue

Vincent Dupont présente un photomontage (provisoire) de la 3ème piste de restauration de l'orgue.
Vincent Dupont présente un photomontage (provisoire) de la 3ème piste de restauration de l'orgue.

 

 

 

Lors de la dernière Assemblée générale ordinaire de l’Association Saint-Crépin (ASC), son président François Kaeppelin a fait part à l’assistance du souhait du Bureau de s’engager sur la restauration de l’orgue de l’église.

 

 

 

 

 

 

« Deux facteurs d’orgues sont venus visiter l’installation actuelle et ont réfléchi à ce qui pourrait être fait. » explique le président de l’ASC. Présent à l’Assemblée générale, le facteur Vincent Dupont a présenté un certain nombre de réflexions. « Je ne peux pas encore parler réellement de projet, précise ce dernier, ce ne sont ni un devis, ni un projet avec des plans. Si on s’engage dans un travail avec des plans, il y a énormément de travail préparatoire à faire. Cela revient déjà à une certaine somme. Pour le moment, nous sommes sur des réflexions, sur des projections. Qu’est-ce qu’on fait avec l’orgue que l’on a dans le chœur ? »

 

Instrument pas très agréable à voir

 

Vincent Dupont a « décortiqué » l’orgue devant l’assistance. « Il y a une problématique assez complexe autour de cet instrument, poursuit

le facteur, visuellement nous avons un instrument pas très agréable à voir, qui vient un peu comme une verrue dans le chœur, avec une bâche qui a été mise à la va-vite pour les problèmes d’infiltrations d’eau afin d’éviter d’aggraver la situation. Nous avons un état de fonctionnement très, très, détérioré, qui va aller en s’accentuant. »

 

Refait en 1969, l’orgue jouit d’un matériel déjà ancien et d’une technique de fonctionnement qui est celle de l’électropneumatique.

« Une partie électrique située dans la console de l’organiste va jusque dans l’instrument et alimente un système pneumatique,

un système de décompression d’air, afin que l’air puisse arriver aux tuyaux que l’on veut faire fonctionner ».

 

Réfection en profondeur nécessaire

 

« Cet instrument souffre de dysfonctionnements avec le temps de deux ordres, explique Vincent Dupont, il y a énormément de problèmes

de contacts électriques dans la console et à l’intérieur de l’instrument, nous avons des problèmes d’étanchéité dans les sommiers. Ce qui crée

des cornements au niveau des tuyaux. Il y a une multitude de tuyaux inutilisés actuellement car ils ont été déposés les uns à côté des autres

pour éviter les cornements. La réfection en profondeur de l’orgue est nécessaire. Nous avons quand même la chance d’avoir une soufflerie qui est en bon état. L’essentiel du travail de restauration est de l’ordre de l’électrique sur la transmission et du travail sur la pneumatique à l’intérieur des sommiers. »

 

Un problème de ramage et de plumage

 

Selon le facteur d’orgues, de nombreux organistes sont passés en l’église Saint-Crépin pour dire  qu’il y a « un sacré son » dans cet instrument. « Une grande partie de la tuyauterie qui date du 19ème siècle est de bonne facture, souligne Vincent Dupont, l’harmonie est

de qualité. Nous nous retrouvons donc devant un dilemme. Il y a un problème de ramage et de plumage pour être dans la pensée du secteur.

Il y a peut-être quelque chose à faire. Avec mon ami Sébastien Braillon, le facteur d’orgues avec qui je travaille sur de nombreux chantiers et

qui serait le maître d’œuvre des travaux, nous avons évoqué trois possibilités. »

 

Les pistes de restauration

 

1. L’orgue est pris tel qu’il est, est laissé visuellement là où il est, et est restauré tel qu’il est pour le faire fonctionner parfaitement.

« On peut envisager une enveloppe d’environ 100 000€ pour cette opération, indique Vincent Dupont, avec toutefois dans ces 100 000€

la console, c’est-à-dire là où l’organiste joue, nécessitera d’être remplacée. La technicité à l’intérieur est obsolète. »

 

2. La deuxième idée est d’aménager l’instrument pour lui rendre un aspect visuel à peu près satisfaisant, mais en le gardant tel qu’il est placé, sans bouger sa structure de base, mais en « mettant » un certain nombre de tuyaux décoratifs. Cela ferait un effet un peu plus intéressant que ce que l’on voit actuellement.

« Ce n’est pas une solution qui nous paraît totalement satisfaisante, commente le facteur, mais c’est une solution intermédiaire par rapport

au troisième projet. Il faut compter environ 40 000€ de plus pour l'achat des tuyaux à mettre en place, la fabrication de leur emplacement et l'aménagement visuel. »

 

3. La dernière réflexion qui a été celle des deux facteurs d’orgues Vincent Dupont et Sébastien Braillon, est de déplacer l’instrument,

de réutiliser tous ses organes mais disposés différemment et complétés par des pièces achetées d’occasion.

« On pourrait créer un instrument avec une façade libre un peu contemporaine et on réutiliserait les différents éléments de l’orgue derrière

cette façade, explique Vincent Dupont. L’idée est d’avoir des tuyaux sans avoir forcément autour un buffet classique, d’avoir un soubassement technique avec tout ce qui est partie soufflerie.

Tout l’espace de l’arrondi serait occupé. Derrière les tuyaux de façade, il y aurait d’autres parties de tuyaux, notamment la boite expressive

qui est une boite en bois avec des volets dans laquelle on enferme une partie des tuyaux afin de pouvoir faire des nuances. C’est le projet

que l’on propose.

Avec les bénévoles qui peuvent se joindre à nos projets de facteurs d’orgues, on se retrouve avec un instrument reconstruit esthétiquement et redisposé à un nouvel endroit [plus en avant qu’actuellement], pour une enveloppe approximative de 250 000€. On réutilise l’aspect sonore

qui est intéressant, qu’on restitue dans cet instrument. L’âme sonore de votre orgue reste présente. »

 

Sitôt l’exposé terminé, Vincent Dupont a répondu à moult questions de l’assistance. Yves Pichard, 1er Prix de basson en musique

de chambre du Conservatoire supérieur national de musique de Paris et directeur de l’orchestre d’harmonie du Conservatoire de Château-Thierry durant 25 ans, a notamment demandé si l’orgue pouvait être transféré en tribune.

« C’est impossible, car il est trop lourd ! » répond Vincent Dupont.

 

Yves Pichard a alors évoqué l’installation de poutrelles métalliques, cachées, afin de renforcer la dite tribune. « Vous avez un milliard,

avec 1 milliard vous pouvez tout faire, lance le facteur d’orgues, mais n’oubliez pas que la tribune de l’église Saint-Crépin est classée. »

Renforcement, qui à coup sûr, ne serait pas validé par l’Architecte des Bâtiments de France...

 

Un comité de pilotage va être créé afin d’étudier les trois pistes de restauration proposées lors de cette assemblée générale.

 

Dans le rétro

 

Le président de l’ASC François Kaeppelin a listé devant l’assistance les activités de l’association au cours de l’année 2021.

 

Si en mars, le concert de la Semaine Sainte avec la Chorale Reminiscence dirigée par Yves Pichard et Sandrine Pichard Lebec a dû être annulé en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie, l’anniversaire des 400 ans de Jean de La Fontaine, le 8 juillet dernier, a bel et bien eu lieu.

 

« Sur une idée de Pierre Moracchini, l’association a réussi à récupérer aux archives du Diocèse, le certificat de naissance de Jean de La Fontaine établi le 8 juillet 1621, explique le président Kaeppelin, écrit en vieux français, il a été transcrit en français actuel par l’un des meilleurs paléographes français Marc Schmit. François Didolot a été chargé d’en réaliser un kakémono. Il est installé dans le baptistère de l’église. »

 

Une messe s’est déroulée en l’église pour honorer le baptême du fabuliste en présence du directeur du Pôle muséal de Château-Thierry Nicolas Rousseau et du président de la Société historique et archéologique de Château-Thierry Jean-Claude Blandin.

 

Lors des Journées Européennes du Patrimoine 2020, un visiteur avait suggéré à l’association de restaurer les deux chasses situées dans le chœur de l’église. La restauration a été faite. Les deux châsses-reliquaires ont été inaugurées et les reliques de Saint-Crépin installées lors de la messe de la solennité de Saint-Crépin, fêté le 25 octobre dernier avec Saint-Crépinien, en présence du Père Thierry Gard.

 

Pris en charge par la mairie castelle, un éclairage sécurise désormais l'accès et met en valeur la balustrade du 16ème siècle ainsi que

le baptistère.

 

Savoir +

 

Association Saint-Crépin

Courriel : associationsaintcrepin@outlook.fr

Site internet : https://www.associationsaintcrepin.com/

DB

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