Château-Thierry. Église Saint-Crépin : 814 712,90€ de travaux annoncés lors de l’Assemblée générale de l’Association Saint-Crépin

Le président de l'Association Saint-Crépin François Kaeppelin.
Le président de l'Association Saint-Crépin François Kaeppelin.

 

 

 

 

L’église Saint-Crépin de Château-Thierry va faire l’objet de travaux. Le coût total des opérations qui concerneront la façade Sud du monument, 814 712,90€ HT,

a été annoncé lors de l’Assemblée générale de l’Association Saint-Crépin qui s’est tenue samedi 11 décembre au 1 Rue de la Madeleine à Château-Thierry.

 

 

 

 

 

Le président François Kaeppelin a ouvert l’Assemblée générale en rappelant la genèse de l’association : « L’ASC, association pour

la restauration, la sauvegarde et la mise en valeur de l’église Saint-Crépin de Château-Thierry, a été créée le 17 décembre 2019 à l’initiative

du Père Édouard Ducamps, alors curé de la Paroisse Saint-Crépin-les-Vignes, et de Pierre Moracchini, président du Groupe Art, Culture et Foi.

 

Cet édifice remarquable se dégradait depuis de nombreuses années faute d’entretien régulier. Les derniers travaux dataient de 2007. Des fuites dans le collatéral Sud étant importantes et récurrentes. À l’extérieur, en 2018, la chute d’un bloc de pierre de plus de 1kg engendrait un vrai problème de sécurité et inquiétait les paroissiens.

 

Au sein du Groupe Art, Culture et Foi, nous avons estimé que personne ne pouvait rester indifférent à l’état de ce monument vieux de 500 ans

et l’un des plus visités de Château-Thierry. Le but de l’association était de sensibiliser l’opinion, d’interpeller les pouvoirs publics et de créer

une dynamique pour trouver les fonds nécessaires en vue de réaliser les travaux indispensables. Les échanges entre le Père Ducamps et

la mairie, ainsi que des articles parus dans la presse ont enclenché cette prise de conscience de la situation.

 

En janvier 2020, le maire a annoncé au Père Ducamps que la mairie lançait un appel d’offres en vue d’établir pour la fin de l’été 2020,

un diagnostic et une évaluation des travaux à réaliser. Malgré les circonstances particulières dues au confinement, les premières études ont été engagées rapidement par la mairie. Suite au lancement du marché public 2019 de restructuration de l’église Saint-Crépin, M. De Bergevin, l’architecte du Patrimoine retenu par la mairie, a réalisé en mai 2020 une journée d’étude et de repérage de l’église, puis s’est engagé à faire

un point de situation intermédiaire en juillet et présenter le diagnostic global ainsi qu’une évaluation des coûts correspondants courant septembre. Ses objectifs ont été parfaitement respectés.

 

Ces réunions auxquelles participaient le maire et une dizaine de personnes des services de la mairie et de la paroisse ont été très positives et ont montré l’intérêt que la mairie portait à ce projet. L’architecte semble avoir bien pris la mesure et n’a pas caché que c’était un projet important qui prendrait de nombreuses années. Plus on avance, plus on s’en rend compte. Tout de suite après cette dernière présentation globale, monsieur le maire a pris l’engagement de donner la priorité à la mise hors d’eau, c’est-à-dire à la réfection de la toiture de la travée Sud, régulièrement inondée lors des orages. Le coût annoncé par l’équipe de l’architecte est de 650 000 euros. »

 

Présent à l’Assemblée générale, Thomas Guérin, le nouveau directeur de l’Unité archéologique de la Ville de Château-Thierry, indiquera

à l'assistance que l’enveloppe budgétaire a augmenté.

 

Retenu par d’autres obligations, le maire Sébastien Eugène n’a pas pu se rendre à l’Assemblée générale de l’ASC. Néanmoins, la Ville

était représentée. « Nous sommes venus un petit peu en force, lance Jean-Marc Pourcine, conseiller municipal délégué au patrimoine,

aux musées et à la coordination touristique, au lieu d’un, nous sommes trois. » Chantal Bonneau, adjointe au maire déléguée à la sécurité et à la tranquillité publique, à l’administration générale et au handicap, et donc Thomas Guérin, accompagnaient en effet l’élu.

 

Le directeur de l'Unité archéologique de la Ville Thomas Guérin.
Le directeur de l'Unité archéologique de la Ville Thomas Guérin.

 

 

 

 

Le directeur de l’Unité archéologique de la Ville a fait part de l’état du projet tel qu’il est actuellement, de l’état du budget, ainsi que du planning prévisionnel tel qu’il est développé dès à présent.

 

 

 

 

 

« Sachez que les informations qui vous sont données, sont toutes récentes, explique Thomas Guérin, nous avons reçu le dernier APS, Avant-Projet Sommaire, réalisé par l’architecte, fin novembre. En l’état actuel, le chantier de réfection de la toiture de l’église Saint-Crépin vient de dépasser le stade APS, le stade durant lequel l’architecte définit les grands postes de travaux et un chiffrage très global.

 

À l’issue de cette phase d’étude, l’architecte va déposer début janvier, un avant-projet définitif [APD note de la rédaction], qui devrait nous permettre de boucler le dossier concernant les principaux postes de travaux pour la réfection de la toiture et également les dimensionnements budgétaires qui sont les nôtres. À l’heure actuelle, on peut dire que l’enveloppe budgétaire a augmenté. Aujourd’hui, on est passé à un peu plus de 100 000 euros supplémentaires. Il s’agit essentiellement d’une très grosse augmentation du poste taille de pierres ainsi que l’adjonction d’un poste qui n’avait pas été prévu initialement, le nettoyage des combles et le dépigeonnage.

 

Dès lors que M. De Bergevin nous remet son APD début janvier, nous déposerons le dossier d’autorisation de travaux auprès des services déconcentrés de la Direction Régionale des Affaires Culturelles. La DRAC dispose ensuite d’un délai de 6 mois maximum pour instruire le dossier et faire valoir ses observations. Durant ce temps, la Ville préparera le dossier de marché public en vue d’une publicité et d’une passation de marchés dans le deuxième semestre 2022. »

 

Démarrage des travaux « à l’horizon 2023 »

 

« Le planning prévoit un démarrage des travaux, pose d’échafaudage, démarrage de réfection des pierres et de la toiture, à l’horizon 2023, poursuit Thomas Guérin, néanmoins le chantier en tant que tel débutera bien l’année prochaine, avec notamment le déploiement de la coordination SPS sécurité-contrôle qui va commencer à travailler en amont, ainsi que le volet communication sur lequel la Ville a souhaité positionner une enveloppe conséquente de façon à pouvoir suivre l’évolution et communiquer autour de l’évolution du chantier. Tout cela devrait être mis en place au cours de l’année qui vient, en préparation du démarrage des travaux concrètement en 2023. »

 

Toitures, charpente et pierres

 

Le coût total du chantier est de 814 712,90€ HT. La DSIL (dotation de soutien à l’investissement local) subventionnera le chantier

à hauteur de 40%, soit 320 499,20 euros. « Nous bénéficions du Plan de Relance défini par l’État et fléché dans ce cadre-là. » précise Thomas Guérin. La DRAC abondera à hauteur de 40% également, soit un montant de 325 885,17 euros. Il reste la Ville en autofinancement,

20% du coût des opérations, soit un montant de 168 328,56 euros.

 

« Comme prévu dans le diagnostic dressé par M. De Bergevin, il est question d’intervenir sur les quatre premières travées de la façade Sud, indique Thomas Guérin, toitures, charpente, mais également sur les pierres dans ce secteur. M. De Bergevin a jugé nécessaire également d’intervenir rapidement sur la sacristie Nord dont l’étanchéité est totalement à revoir. Des fuites entrainant des dommages périphériques

qu’il convient de contenir.

 

Dans cette optique, M. De Bergevin a proposé de profiter de la mise en place de cet échafaudage pour les besoins de l’opération sur la charpente et les toitures, pour intervenir directement sur toutes les pierres malades de la façade. Ce qui augmente d’autant le poste de taille de pierres.

On passe de 75 000 euros environ à un peu plus de 200 000 euros. Néanmoins, après différents échanges que nous avons eu avec notamment l’Architecte des Bâtiments de France, qui est le représentant de l’État pour ce projet, celui-ci s’est montré tout à fait favorable à cette extension

des travaux dans la mesure où cela permettra d’avoir un travail qui sera réalisé en cohérence avec une réfection globale de descentes d’eau,

mais également de toutes les pierres. Cela permettra d’avoir une façade Sud de l’église, du sol au faîtage, intégralement reprise. »

 

« Une petite opération de sécurisation de l’entrée »

 

La Ville de Château-Thierry entend engager « une petite opération de sécurisation de l’entrée », déconnectée de ce « grand chantier exceptionnel » de réparation de toiture côté Sud de Saint-Crépin.

 

Selon Thomas Guérin, la cause des désordres est relativement simple : « Les pierres sont très tendres. Beaucoup de pierres souffrent

de l’humidité. Elles se desquament. L’épiderme extérieur de la pierre tend à se décoller et à tomber. Ce qui provoque la chute de morceaux

de pierre plus ou moins gros. D’où, des problèmes de sécurité. Il s’avère que plusieurs des appuis de fenêtre, au droit de la porte d’entrée,

sont également très malades et très détériorés.

 

L’objectif de la Ville pour 2022 est de lancer un petit chantier de sécurisation qui consistera à piqueter les pierres dégradées. On va envoyer soit des cordistes, soir des ouvriers avec une nacelle. L’objectif est de faire descendre à l’aide d’un piochon tout ce qui est endommagé, de façon

à ce que plus rien ne tombe. Les pierres étant malades, elles vont à nouveau se détériorer. C’est la raison pour laquelle dès 2023, il est question de réfléchir à un chantier d’entretien sur les pierres qui présentent des problèmes et notamment un remplacement des appuis de fenêtres,

de façon à neutraliser complètement ce défaut constaté sur la façade Ouest. »

 

Le député de l'Aisne Jacques Krabal.
Le député de l'Aisne Jacques Krabal.

 

 

Quid de la stratégie

 

Présent également à l’Assemblée générale, le député de la 5ème circonscription de l’Aisne Jacques Krabal s’est félicité du fonctionnement du Plan de Relance.

 

Mais le parlementaire s’est aussi interrogé sur la stratégie mise en œuvre concernant ces travaux

sur l’église Saint-Crépin : « Compte-tenu du Plan de Relance, cela aurait été intéressant de solliciter les perspectives du Plan sur l’ensemble des travaux, même si je sais que cela fait des montants assez colossaux.

C’était entrainer dans quelque chose de global. Je vois ce qui s’est fait sur d’autres églises, Saint-Yved à Braine, et bien évidemment sur la cathédrale de Soissons. Je m’attendais à voir un projet global. Pourquoi on n’a pas sollicité une étude plus globale ? »

 

 

 

 

 

Le délégué au Patrimoine Jean-Marc Pourcine.
Le délégué au Patrimoine Jean-Marc Pourcine.

 

 

 

 

Jean-Marc Pourcine a répondu au député de l’Aisne en ces termes : « Ce projet date de quelques années. Et à ce titre, il n’y avait pas de Plan de Relance de l’État. Le choix de la collectivité a été de dire, on fait d’abord cette première phase, toitures et charpente, qui est urgente, et à ce titre-là on présente

le projet et on demande l’aide de l’État. Il y a un projet global et l’État devrait intervenir sur la poursuite des travaux. »

 

 

 

 

 

 

Thomas Guérin a confirmé qu’une étude globale a été menée. Le coût des travaux « extérieur et intérieur » est de 6,5 millions d’euros environ.

 

« C’est le chiffre qui m’avait été donné, commente le député, cela aurait été bien d’engager, là-dessus, la DRAC et le Plan de Relance. Je ne sais pas ce qui va se passer pour l’avenir. Le plan de relance est là, il existe, il est concret. Il aurait mieux valu que l’on ait un engagement. Je salue

que la toiture puisse être remise en état le plus vite possible. On ne sait pas ce que nous réserve l’avenir d’un point de vue du financement.

 

Je propose cette perspective d’avoir un schéma directeur et ensuite que l’État, à travers la DRAC, puisse s’engager régulièrement. Je me doute bien que la Ville ne pourra pas mettre 6 millions d’un seul coup. J’ai été maire. Je sais bien ce que cela veut dire.

 

Pour autant, nous avons sollicité collectivement pour que de fait de la réhabilitation du Château François 1er à Villers-Cotterêts, on puisse avoir un soutien particulier sur tout ce qui touche au Patrimoine. Les visiteurs ne comprendraient pas qu’on ait mis 180 millions d’euros dans

le Château François 1er et puis, qu’à côté, on ait des églises qui s’écroulent. C’est un engagement que le directeur de la DRAC doit prendre.

 

Si les visiteurs viennent, il faut qu’ils puissent avoir une vision d’un Patrimoine entretenu sur le Sud de l’Aisne. Je suis prêt à pousser le dossier, rencontrer le directeur de la DRAC pour que l’on puisse planifier les choses au-delà de lui, car les directeurs de DRAC ne restent pas trop longtemps.

L’église de Braine, c’est 100% par l’intermédiaire de la DRAC, la rosace de Soissons, vous avez vu, aussi. Je pense que c’est l’occasion ou jamais. »

 

Journées du Patrimoine, restauration de deux chasses, mise en place d’un éclairage intérieur : Le président Kaeppelin a fait part

des temps forts de la vie de l’association au cours de l’année qui s’achève, avant de présenter le projet de restauration de l’orgue

de l’église Saint-Crépin en présence du facteur d’orgue Vincent Dupont. Ces sujets feront l’objet d’une prochaine mise en ligne.

DB

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Commentaires: 2
  • #1

    LEFEVRE Xavier (mardi, 14 décembre 2021 08:47)

    Merci pour cet article bien renseigné et fidèle.

  • #2

    Père Ado BERARDI, osst (samedi, 18 décembre 2021 09:12)

    Tous mes encouragements depuis Rome pour cette merveilleuse initiative