Marne. La Compagnie de théâtre Le Diable à 4 Pattes crée une pièce radiophonique

 

Face à l’impossibilité d’organiser ateliers et séances de répétition depuis des mois, la Compagnie de théâtre « Le Diable à 4 Pattes » innove avec une pièce radiophonique, futurs podcasts, sur le mode qu’elle préfère, le participatif ! Le projet, baptisé

« Macro-ondes », en écho à la situation actuelle, comportera une dizaine d’épisodes, sur un ton décalé, drôle, parfois grinçant.

 

Récemment récompensée par le Prix des Solidarités Rurales, la Compagnie entend, grâce à cette nouvelle forme artistique, apporter une réponse aux annulations ou reports inhérents au contexte sanitaire depuis mars 2020. Le deuxième confinement et son cortège d’annulations de projets ont été l’occasion pour la Compagnie de s’interroger sur sa raison d’être. « Le lien, le travail du Diable c’est le lien, déclare Élodie Cotin, la directrice artistique. Le lien social, politique, communal, intergénérationnel. Le lien sous toutes ses formes et sans restriction de position sociale, d’âge, d’intérêt, de lieu de vie ». Ce nouveau projet se fonde sur l’envie et le besoin de préserver, d’entretenir et de faire grandir ce lien qui permet également de rompre l’isolement lié aux confinements et couvre-feux. Pour certains, ce lien est quasi vital en ce moment.

 

« Nous nous interrogeons régulièrement sur la manière de créer des projets transversaux, partagés sur le territoire », poursuit

Élodie Cotin. Pour la Compagnie, ce radiophonique est une vraie opportunité qui va lui permettre d’être totalement en phase avec

cet objectif, d’une manière inattendue et réellement enthousiasmante ! « Et, soyons honnêtes, nous avons besoin d’un projet

qui ne pourra pas être annulé ou reporté, ajoute Élodie Cotin, de quelque chose qui nous conduise quelque part. Tous ensemble ».

Le participatif radiophonique autorise toutes les fantaisies même celle de la distanciation physique, tout en permettant une large diffusion puisque chacun des épisodes est conçu comme un podcast.

 

Au total, une dizaine d’épisodes, d’une quinzaine de minutes chacun, composera ce participatif. Imaginés par Sébastien Weber, l’auteur de la Compagnie, ils viendront, dans leur propos, faire écho à la situation actuelle. « Cela nous a semblé inévitable. Comment aurions-nous pu nous en éloigner alors que notre réalité depuis bientôt un an rejoint tellement la fiction, explique Élodie Cotin. On a imaginé

un monde différent, généré par les suites de ce confinement, réaffirmant des valeurs de solidarité, d’égalité et de partage ».

 

A cette heure, les enregistrements ont commencé. « L’expérience est nouvelle pour nous tous. Les acteurs sont toujours les habitants mais ils doivent s’enregistrer, seuls chez eux, après avoir répété avec l’un des metteurs en scène de la Compagnie, explique Élodie Cotin.  Nous avons mis à disposition des tutoriels techniques, et tous les enregistrements sont retravaillés techniquement puis enrichis d’ambiances sonores… C’est passionnant ! ».

 

Les épisodes seront ensuite mis à disposition sur le site internet de la Compagnie, afin que le lien se poursuive via l’écoute partagée.

Un partenariat a été initié avec la radio rémoise Radio Primitive qui diffusera les épisodes à partir de février. Par la suite, l’intégralité

sera disponible en podcasts sur le site de la Compagnie, et sur ceux des partenaires.

 

Le propos artistique entre farce grinçante et espoir débridé

 

« Le point de départ est celui de la fin de ce deuxième confinement… mi-décembre. Nous avons alors imaginé comment, après avoir été secoués et angoissés par les circonstances, les habitants d’un territoire (imaginaire bien sûr) auraient modifié leurs habitudes.

 

On les imagine éteignant la télévision, pour se lancer dans des jeux de société avec leurs enfants, du recyclage, du bricolage, du jardinage. Après avoir été privés de relations « réelles », on les imagine prendre le temps de l’échange, de la rencontre,

de discussions entre amis, voisins, renonçant aux moyens virtuels de communication.

 

Face à ces changements, les sociologues, journalistes, dirigeants (etc.) s’interrogent, voire s’inquiètent : la consommation chute. Ils vont donc chercher à comprendre. Ils vont interroger, épier, surveiller, espionner… » — Élodie Cotin, directrice artistique.

 

Savoir + : Créée en 2006, la compagnie « Le Diable à 4 Pattes » s’est faite connaître grâce à ses créations participatives nées d’un travail de recueil et de transcription avec les habitants de communes dans la Marne. Plus qu’une simple immersion au sein du territoire, la dynamique de la Compagnie s’appuie sur une démarche participative. Elle « utilise » la création artistique comme moyen pour créer du lien.

NC Communication’s

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