Château-Thierry. Hôpital, agglo : Étienne Haÿ s’explique

Étienne Haÿ (image d'archives)
Étienne Haÿ (image d'archives)

La lettre ouverte d’Étienne Haÿ, président de la Communauté d'Agglomération

de la région de Château-Thierry et président du Conseil de surveillance de l'hôpital Jeanne de Navarre de Château-Thierry.

 

 Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, Messieurs les membres du conseil de surveillance,

Chers amis,

 

Permettez-moi de revenir vers vous sur les sujets qui ont émaillé l'actualité de la fin de semaine dernière et le début de cette semaine.

 

Depuis plusieurs semaines, des attaques et polémiques laissent présager des velléités personnelles de M. Eugène pour servir une candidature, maintenant les choses sont claires.

 

Le Maire de Château Thierry a publié hier soir un post facebook demandant ma démission

au sein du conseil de surveillance de l’hôpital.

 

 

Rappel des faits

 

J’ai demandé avec force à l’Agence Régionale de Santé et aux membres du Conseil de surveillance le report de son installation après celle

de notre conseil communautaire le 11 juillet, en y mettant toute mon énergie. Cette demande obéit à une logique démocratique puisque l’agglo doit envoyer un représentant dans cette instance stratégique, comme c’est le cas pour d’autres : syndicats, maison du tourisme, etc. Par ailleurs, pas un conseil de surveillance ou d'administration ne s’est installé avant les élections communautaires chez nos voisins (Soissons, Charly- sur-Marne par exemple).

 

Je connais les enjeux de santé de notre territoire. Il me semblait important d’en débattre dans nos instances démocratiques avant de commencer à prendre une direction.

 

La présidente par intérim de cette instance nous a longuement expliqué l’urgence d'installer ce conseil de surveillance pour traiter des sujets prioritaires pour notre hôpital et a refusé le report. La voix du territoire a été clairement écartée par le maintien de l’élection un mois avant l’installation des représentants de nos 87 communes

 

Seule option pour que l’on entende le point de vue du territoire : porter le projet en présentant une candidature communautaire.

 

Le conseil de surveillance m'a confié cet engagement en m’élisant président à la majorité des voix.

 

Je suis surpris de la demande de démission de Monsieur le Maire qui par colère a quitté la salle en annonçant qu'il ne siègerait dans cette instance qu’après la validation de l’élection par le tribunal administratif. Je ne comprends pas ce retournement de situation. Les urgences sont toujours là.

 

Sur la forme

 

Nous avons voté en Conseil communautaire lundi 15 juin unanimement une motion, qui traite de trois points principaux :

 

                       1-   La communauté doit rester l'émanation des communes.

 

Oui la communauté est l'émanation des communes. Ne siègent à l’agglomération que des élus communaux. Les décisions sont bien prises

par les représentants des communes. J’ai rappelé que son organisation est composée de quatre niveaux : les commissions ouvertes à tous

les élus municipaux, les conférences des Maires, le bureau et le conseil communautaire. C'est pour cela que je m'adresse directement à vous.

 

             2-   Les maires doivent conserver leur rôle.

 

Oui les maires ont un rôle important à jouer et cela a encore été mis en avant avec la gestion de la crise du Covid 19 que nous venons

de traverser. L’État l’avait certainement un peu trop vite oublié.

 

                       3-   Les installations d'équipements nouveaux sur le territoire doivent recueillir l'avis des communes hôtes avant leur installation,

ce que nous avons toujours fait et continuerons à faire.

 

Oui et c’est tout à fait normal, ces principes sont déjà inscrits dans le pacte de fusion qui nous lie depuis plus de trois ans.

 

Voilà en résumé les principes fondamentaux qui m’ont conduit à présenter cette motion à la demande du maire de Château-Thierry ;

on ne peut être que d’accord. J’ai beaucoup trop de respect de nos instances démocratiques, que ce soit à la Communauté d’agglomération

ou à l’hôpital, pour qu’il en soit autrement. Les débats doivent être organisés dans ces instances et non ailleurs par respect des participants

et élus.

 

Sur le fond

 

La crise sanitaire que nous venons de traverser a mis à rude épreuve le personnel de première ligne. Ils ont tous permis que le système

de santé tienne au prix d’efforts incroyables. Cette crise a révélé des dysfonctionnements dans notre système de soins, le président

de la République l'a rappelé dimanche soir.

 

L'enjeu pour la collectivité et les 87 communes que je représente est fort, et le mot est faible.

 

Près d'un tiers de notre personnel travaille pour les services du médico-social: notre EHPAD est géré depuis le 1erjanvier par les équipes

du Centre hospitalier, près de 150 agents communautaires sont au service des soins infirmiers à domicile, aides à   domicile et portage

de repas, et notre Contrat Local de Santé, aujourd’hui déployé par la ville de Château-Thierry, constitue une priorité pour toutes

les communes de l’agglo de la mandature à venir.

 

Ces derniers mois, nous avons développé avec nos communes, et notamment celle de Fère-en-Tardenois, des antennes de l'hôpital,

pour se rapprocher des usagers. Nous souhaitons déployer cette formule dans d'autres bourgs centres.

 

L’agglomération gère également 2 maisons de santé et accompagne l’ouverture d’une troisième avec la ville de Fère-en-Tardenois.

 

Définitivement, le centre hospitalier, situé à Château-Thierry, est ancré dans notre communauté, et devient de plus en plus un équipement structurant de notre territoire.

 

C’est d’ailleurs une demande formulée très clairement par les habitants, qui ont souhaité que nous consacrions un axe entier à la santé dans notre projet Destination 2030 : maisons de santé, déserts médicaux, EHPAD, antennes du centre hospitalier, services médico-sociaux, contrat local de santé… Les problématiques et défis sont nombreux.

 

La santé est clairement un sujet du territoire.

 

Aussi, je prends l'engagement, parce que l'urgence est sur le fond, de mettre en débat la stratégie de santé que nous devons prendre au sein

du conseil de surveillance, du conseil communautaire ainsi qu’au sein des territoires concernés par le rayonnement de l’hôpital.

 

Ma candidature n’a été guidée que par le fond, pour développer un projet médical au plus près des besoins de nos habitants, conforter

le centre hospitalier en tête de proue d’un réseau efficace au service du bassin de vie, loin des frontières administratives, à l’image de notre agglo: au carrefour de la ruralité et des villes, avec nos spécificités. Chacun son combat.

 

L’hôpital de territoire est une notion nouvelle qui va permettre l'organisation des soins au plus près des besoins des 100 000 habitants

qu'il regroupe. Je n'ai pas le recul nécessaire pour connaître quels seront les usages de gouvernance de cette nouvelle organisation.

 

Ces polémiques démontrent que la trêve politique du covid aura été, il est vrai, de courte durée. Et pourtant, le véritable sujet est là :

ces dernières semaines ont montré l’importance des relations entre l’hôpital et tout le territoire, je dirais même les territoires. C’est un vaste chantier qui s’ouvre à nous et je ne doute pas qu’avec l’énergie de chacun ce sera une belle réussite.

 

Monsieur le Maire va certainement s’exprimer à son tour, mais pour ma part je vous dis à bien vite. 

 

Bien à vous

 

E HAY

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Latour (jeudi, 18 juin 2020 10:32)

    On s'aperçoit une fois de plus, après l'exemple du funiculaire de Laon, des problèmes de St Quentin et les dérives sur la gestion de l'eau, que les conseils d'agglo sont mis en place pour diminuer l'influence des équipes municipales sur leur propre gestion, diluer les responsabilité en rendant invisible l'origine des décisions, en quelques mots, en rajoutant une couche de plus entre les citoyens et les gestionnaires locaux

    Un exemple sir les déserts médicaux : qui a FERMÉ l'Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes de Trélou-sur-Marne? pas la peine d'argumenter, qui veut noyer son chien l'accuse de la rage