Épernay. Coup de projecteur sur les « récits de vie » au cœur des quartiers prioritaires

Imaginés par la Compagnie « Le Diable à 4 Pattes », les ateliers « Récits de vie » s’amplifient au fil des mois, grâce

à l’implication grandissante des habitants et des acteurs de la vie sparnacienne. Fin mars, des lectures publiques sont organisées à la Médiathèque d’Épernay.

 

« En Syrie, j’habitais la ville d’Al-Hassaka, une petite ville proche de la Turquie. J’aimais tant de choses en Syrie, j’aimais la cuisine, la vie sociale.

Et puis, il y a eu la guerre. Alors j’ai quitté mon travail, ma sœur, ma maison, mes copains. » Sara

 

« Je viens d’Azerbaïdjan, j’habitais la ville de Gouba. Une belle ville touristique, renommée pour ses pommiers et son festival de la pomme !

C’est un pays très riche, avec beaucoup de ressources comme le pétrole et le gaz. Moi je parle russe et turc et j’adore lire Pouchkine, Lermontov, Tolstoï… En Azerbaïdjan, il y a un problème avec les droits de l’homme. Voilà pourquoi je suis en France. Je suis réfugiée politique. » Madina

 

« J’ai vécu dans un village près de Daloa en Côte d’Ivoire, loin de mes parents. Je me souviens, j’aimais étudier et j’aime la littérature

mais je n’ai pas eu l’opportunité des études. (…) J’ai quitté la Côte d’Ivoire sous la menace de mon oncle qui voulait m’ôter la vie.

J’ai toujours peur.  J’ai quitté mon pays, et je suis passé par le Burkina Faso, le Niger, l’Algérie, la Lybie, l’Italie. Et aujourd’hui, je suis en France. » Ange

 

Des centaines de portraits d’habitants

 

Le 28 mars prochain à la Médiathèque Simone Veil d’Épernay, les comédiens de la Compagnie « Le Diable à 4 Pattes » liront les textes écrits par des migrants, dans le cadre d’un atelier d’écriture, mis en place avec l’appui de l’association Initiales. Une première lecture

en février dernier avait été organisée et avait suscité un intérêt marqué auprès des spectateurs.

 

D’autres textes, issus des ateliers lancés à l’automne dernier, complèteront les lectures de cet après-midi à la Médiathèque.

« Nous allons bientôt avoir réuni des centaines de portraits des habitants de Bernon. » précise Élodie Cotin, directrice artistique

de la Compagnie. Au fil du temps, les groupes se sont ainsi multipliés, accompagnés par des acteurs de la vie sparnacienne,

comme le Club de Prévention, la Mission locale, l’association Initiales et Plurial Novilia.

 

Parmi les projets en cours, un pédibus théâtralisé (un « autobus pédestre » dans le cadre du ramassage scolaire) avance bien et l’atelier Théâtre proposé à « L’Appart » avec Plurial Novilia qui rencontre de plus en plus de succès. « Nous sommes passés de trois participants

à une quinzaine, et nous avons le projet de travailler des récits de vie qui seront joués sur le marché de Bernon dans les prochaines semaines. » détaille Élodie Cotin.

 

Enfin, les jeunes participant au tutorat scolaire, une cinquantaine à ce jour, se sont essayés avec enthousiasme à plusieurs arts vivants comme le cirque ou le slam. Au final, ils ont eux-mêmes choisi le théâtre de marionnettes et l’impro qu’ils pratiqueront lors d’un stage pendant les vacances de printemps avant de se lancer dans une première restitution le 3 mai. Quant au projet de CV filmés menés

avec la Mission Locale, deux tournages vont démarrer sur le mois de mars.

 

L’un des effets de toute cette dynamique artistique est de permettre à des personnes qui ne se fréquentent pas toujours

de se rencontrer et surtout de contribuer à créer un écosystème vertueux puisque les compétences des uns sont très souvent complémentaires des attentes des autres.

 

Deux dates à retenir

 

 Samedi 28 mars à 15h30 — RDV à la Médiathèque Simone Veil à Épernay

o 2ème lecture par les comédiens de la Compagnie des textes écrits par les migrants,

o Lectures de textes d’habitants du quartier Bernon,

o Deuxième restitution de l’atelier « Théâtre d’ombre et d’objets », mis en œuvre avec la Mission locale.

 

Vendredi 3 mai : restitution du groupe de collégiens du Tutorat scolaire. Le lieu et l’heure seront précisés ultérieurement.

 

Savoir + : Créée en 2006, la compagnie « Le Diable à 4 Pattes » s’est faite connaître grâce à ses créations participatives nées

d’un travail de recueil et de transcription avec les habitants de communes dans la Marne. Plus qu’une simple immersion au sein

du territoire, la dynamique de la Compagnie s’appuie sur une démarche participative. Elle « utilise » la création artistique comme moyen pour créer du lien.

NC Communication's

Crédit photo : Le Diable à 4 Pattes

 

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