[Municipales] Condé-en-Brie. Dominique Moyse n’est pas candidat à la fonction de maire de la commune

De gauche à droite : Dominique Moyse et Jean-Michel Wallerand forment le binôme qui conduira une liste à l'élection municipale.
De gauche à droite : Dominique Moyse et Jean-Michel Wallerand forment le binôme qui conduira une liste à l'élection municipale.

Le conseiller régional Hauts-de-France, Dominique Moyse, n’est pas candidat à la fonction de maire du bourg centre

de Condé-en-Brie. L’élu, accompagné de Jean-Michel Wallerand, a souhaité recevoir la rédaction pour évoquer le sujet.

 

D. M. : Vous n’avez pas été long à comprendre que c’était à Condé-en-Brie que j’étais en train de me présenter aux élections municipales. Sauf que ce qui n’avait pas été acté, c’est qu’en fait, nous nous présentons, monsieur Wallerand et moi-même,

en binôme et que je ne me présente pas à la fonction de maire de la commune.

 

Axomois : Concrètement, comment cela s’est-il passé ?

 

D.M. : J’avais très envie de poursuivre mon mandat régional, de lui donner une continuité au travers d’un mandat municipal et

au travers de responsabilités à l’Agglomération. Parce que cela me paraissait à la fois cohérent avec le mandat régional et surtout,

parce que lorsqu’on est élu régional, on est en réalité hors sol par rapport à toute une série de problématiques localo-locales.

Il y a des sujets très locaux sur lesquels j’étais parfois sollicité, interpellé, et où, en réalité, je n’avais aucune prise au travers

du mandat régional. J’avais envie de poursuivre ce que j’ai fait jusqu’alors, au travers d’un mandat municipal et local.

 

Axomois : Vous connaissiez Condé-en-Brie ?!

 

D.M. J’étais venu plusieurs fois à Condé-en-Brie au cours de mon mandat. C’est une commune que je connaissais bien. Je trouvais qu’elle avait un gros potentiel. C’est une commune qui a été un chef-lieu de canton. Il est vrai que j’ai jeté, très vite, mon dévolu

sur Condé-en-Brie. J’ai rencontré Éric Assier lorsqu’il a annoncé qu’il n’était pas candidat à l’élection municipale. Il m’a proposé assez rapidement de venir sur Condé et j’ai, assez rapidement, accepté.

 

Axomois : Si vous avez eu un coup de cœur pour Condé-en-Brie, des condéens ont eu, semble-t-il, un coup au cœur

en apprenant votre candidature. Qu’en pensez-vous ?

 

D.M. : Il y a des gens qui voient très bien l’intérêt d’avoir un élu régional qui vienne intégrer une équipe municipale, parce que derrière,

il peut y avoir des moyens supplémentaires pour la commune, qui voient très bien l’intérêt d’avoir un conseiller régional qui aille

à l’agglo parce qu’il y a des cohérences entre le mandat régional et le mandat communautaire. Et puis, en même temps,

c’est vrai que le fait de ne pas être de Condé-Condé, de ne pas être un condéen-condéen, cela pose un problème à certains. Immédiatement, j’ai dit « formons une équipe au sein de laquelle quelqu’un pourra être en situation d’être candidat comme maire parce qu’il est plus condéen que moi. » Et comme dirait l’autre, étant arrivé il n’y a que quelques semaines, ce n’est pas compliqué d’être plus condéen que moi, au sens habitat du terme.

 

Axomois : Pourquoi avoir choisi Jean-Michel Wallerand ?

 

D.M. : Nous nous étions connus sur différentes manifestations locales. Au moment où nous nous sommes rencontrés, lui est jeune retraité, pour le coup sa famille est installée sur Condé depuis les années 60. Nous avons décidé de former un binôme, lui au poste

de maire et moi candidat comme premier adjoint, délégué à l’Agglomération de Château-Thierry.

Un binôme autour duquel, est en train de se constituer une équipe.

 

Axomois : Combien êtes-vous aujourd’hui ?

 

D.M. : Il faut être quinze. Nous sommes treize sur les quinze. Nous avançons doucement, mais sûrement. Dans la commune,

cela se sait, c’est une petite commune, les gens parlent très vite. À l’extérieur de la commune, ce n’est pas encore très bien su.

C’est pour cela que je voulais que l’on se voit.

 

Axomois : Jean-Michel Wallerand, pouvez-vous vous présenter, aussi, aux lecteurs ?

 

J-M. W. : Je suis arrivé ici, adolescent, en 1965, parce que mes parents avaient acheté l’Hôtel de l’Est. Ils ont tenu l’établissement pendant 25 ans. J’ai fait ma scolarité, j’ai évolué normalement et j’ai fait une carrière professionnelle qui m’a conduit en région parisienne pendant un moment. Je suis retraité depuis le 1er janvier et je reviens donc à Condé-en-Brie, dans la maison de mes parents. Je suis toujours venu ici. Je venais en week-end. Je n’ai jamais quitté Condé. J’ai encore plein d’amis, comme par exemple Bruno Lahouati

qui est un ami d’enfance. J’ai des racines, j’ai fait plein de choses ici.

Du coup, étant retraité, je me suis dit, en fait, puisque je vais avoir du temps, autant m’investir car c’est aussi un peu une candidature d’opportunité puisque Éric Assier ne se représente pas. Je vais avoir du temps à mettre à la disposition de la commune. On en parle avec Dominique et cette idée de binôme, je la trouve en plus assez géniale. Il a des compétences, moi, j’ai des compétences.

Si nous unissons tout cela et que nous faisons une sage mixion, cela peut faire quelque chose de bien pour la commune.

Cette commune a besoin de temps. Ancien chef-lieu de canton avec une activité incroyable, fin des années 60, début des années 70,

j'ai vu évoluer Condé en plus de 50 ans.

Nous pouvons faire la rue principale, ce n’était que des commerces, les uns derrière les autres. Il y avait deux boulangers,

quatre bistrots, deux marchands de vélos, un quincailler, deux bouchers, un charcutier, un comptoir français, une coop, deux agences bancaires et du monde plein les rues, tout le temps. Aujourd’hui c’est triste.

 

Axomois : Des habitations ont été rénovées, mais Condé-en-Brie est encore un village aux volets clos même en plein jour. Qu’en pensez-vous ?

 

J-M. W. : C’est cela. C’est affreux. Nous avons un beau projet qui mérite qu’on s’investisse, qui va nous demander du temps.

 

D. M. : C’est une commune qui garde un énorme potentiel. Ce n’est plus un chef-lieu de canton, mais moi qui me déplace beaucoup

sur le Sud de l’Aisne, des communes qui ont près de 700 habitants, qui ont encore un collège avec 400 gamins, la gendarmerie,

la Poste, une boulangerie, un 8 à huit, une station-service, un pharmacien, un pôle médical, un cabinet vétérinaire, des écoles,

qui demain aura sa maison de services au public, il n’y a pas énormément de communes de cette taille. Malgré le fait qu’on ait redécoupé les cantons en 2015. Je ne sais pas exactement ce qu’il y avait dans la tête de ceux qui ont découpé, enfin si, je pense d’ailleurs. Quand on voit aujourd’hui Condé-en-Brie dans le canton d’Essômes-sur-Marne, aucun condéen ne va à Essômes.

Les condéens vont vers la Marne, vers Montmirail, vers Dormans.

Tout cela pour dire que c’est une commune qui a, vraiment, un vrai potentiel. Je trouve que l’équipe sortante, qu’Éric Assier a fait

un énorme travail. Il faut quand même rappeler qu’ils sont arrivés en 2014 avec une situation compliquée. Plus d’un voyait

la commune très mal, avec une mise sous tutelle. Je pense qu’il y avait beaucoup de Cassandre autour du berceau. Et puis finalement, ils ont réussi à redresser la barre, tout en faisant des choses. La situation financière a été assainie. À partir de là, il y a beaucoup

de choses à faire dans cette commune. Elle a un potentiel touristique. Il y a des choses à construire, à bâtir, pour faire en sorte,

on parlait des volets clos tout à l’heure, que les gens sortent, qu’ils soient conscients de ce qu’ils ont autour d’eux, qu’ils soient fiers

de leur commune, qu’ils aient envie d’y participer.

Concernant les façades, il y a sans doute un travail à mener au niveau de l’amélioration de l’habitat. Un programme est lancé entre l’agglo et la commune sur la rénovation énergétique des logements. Il y a un certain nombre de dossiers qui ont été déposés.

On va nous dire qu’il y a le château autour, qu’il y a des contraintes. Il faut regarder. Il faut sans doute accompagner les propriétaires qui, peut-être, seraient prêts à faire quelque chose si on les accompagnait dans le montage des dossiers, car il y a forcément

des aides auprès de l’État, de la région, de l’agence nationale pour l’amélioration de l’habitat, etc.

Il y a des choses à faire pour redonner un peu de lustre à tout cela. C’est une commune qui est pleine de charme, qui a un potentiel, mais qui ne doit pas se reposer sur ses lauriers, qui doit aller de l’avant.

 

J-M. W. : Il faut améliorer le cadre de vie. Quand on vit dans un environnement qui n’est pas joli ou pas très agréable, il est difficile d’être soi-même joyeux. C’est très compliqué. Cela rejaillit vraiment sur les gens. Il faut vraiment que nous travaillons sur ce cadre-là. Le mieux serait de solliciter les condéens, de leur demander ce qu’ils aimeraient que l’on fasse pour eux. Et puis derrière, comment aider aussi

les gens eux-mêmes à être plus actifs, plus participatifs dans leur commune.

 

D.M. : Il y a des animations à trouver, il y a, comme le disait Jean-Michel, une façon de faire participer les gens à la vie de la cité.

 

Axomois : Le festival Condé Village d’Art n’a-t-il pas eu lieu en 2016 et 2017 ?

 

D.M. : C’est une idée originale d’amener de la culture un peu différente en milieu rural et puis finalement cela s’est arrêté. Un espace

a été créé à Condé, la place des festivités, c’est un théâtre. On me dit que le festival Musique en Omois n’est jamais venu à Condé-en-Brie. Encore une fois, j’ai vraiment la volonté d’être utile à Condé au travers de ce mandat, parce que je crois au potentiel de cette commune et puis je pense que lorsqu’on est conseiller régional, ce n’est pas plus mal d’avoir les mains dans le cambouis, en tous cas d’être plus dans un mandat localo-local. Il y a des choses que gère l’Agglo, comme par exemple, l’eau, les déchets, qui nous échappent complètement comme conseiller régional.

 

Axomois : Pour en revenir à l’élection municipale, une seconde liste est en préparation. Qu’en pensez-vous ?

 

D.M. : Quatre partants du conseil municipal souhaitent repartir sur une autre liste. Éric Assier soutient la démarche qui est la nôtre.

Il soutient mon arrivée sur la commune. J’habite Condé-en-Brie car je ne concevais pas d’être candidat ici sans y habiter. Mais il y a quand même quelqu’un qui est venu sous mes fenêtres pour voir si j’habitais bien là et qui m’a démoli. Il y a des gens accueillants

et des gens pas accueillants.

Quand je suis arrivé en 2013, 2014 sur le territoire, et lorsque j’ai été élu conseiller régional en 2015, c’était,  « il n’est pas d’ici, il n’est pas du Sud de l’Aisne ». Je suis né à Saint-Quentin, j’ai de la famille en Thiérache, ma mère habite à Laon, j’ai travaillé à Soissons, maintenant je suis à Château-Thierry. Aujourd’hui, ce sont les mêmes qui disent « il est vraiment sur le territoire, il fait du boulot comme conseiller régional ». Ils reconnaissent les choses. J’ai déjà eu cela une première fois.

Là maintenant, on me redit « il n’est pas d’ici, il n’est pas machin ». Si cela se passe bien au mois de mars et si les petits cochons

ne me mangent pas tout cru, on reconnaitra à un moment donné qu’effectivement, sans être estampillé condéen depuis des générations, on peut faire du boulot.

Notre liste est cohérente et représente à peu près les générations, les différentes époques de Condé-en-Brie, des gens plus récents jusqu’à des gens beaucoup plus anciens. C’est une liste socio professionnellement cohérente.

 

Axomois : Plusieurs maires du coin disent que la venue d’un conseiller régional est une chance pour le territoire. Qu’en pensez-vous ?

 

D.M. : À la région, même si on a une vision régionale des choses, en réalité, on est tous pareils, on a finalement une vision de notre territoire. L’idée, c’est effectivement de tirer les choses vers le haut. Et par rapport à l’Agglo, c’est pareil. On a quand même

des compétences croisées sur l’économique, le transport, la formation. Ce n’est pas incohérent non plus entre les deux mandats. 

 

Le binôme et les colistiers se feront connaître auprès des habitants du bourg centre de Condé-en-Brie, lors d’une réunion publique qui se tiendra samedi 1er février à 14h00, salle des Mariages près de la mairie.

DB

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Commentaires: 1
  • #1

    Habitant La Chapelle-Monthodon (mardi, 21 janvier 2020 19:40)

    Certaines réponses de Dominique Moyse me rappellent ce à quoi quelques postulant(e)s ont été exposé(e)s il y a quelques années.
    Lors de nouvelles élections municipales, l'équipe en place avait donné comme mot d'ordre : "pas d'étranger sur la liste". Par étranger, il fallait comprendre "pas de parisiens".
    Parisiens qui habitent dans le village et qui pour certain(e)s des grands parents, parents et eux-mêmes avaient fréquenté l'école du village avant d'aller s'installer en région parisienne soit pour y travailler, soit pour y poursuivre leurs études.
    Qu'importe les compétences, les préjugés ont la vie dure.