Condé-en-Brie. Opération «Levez les yeux !» à l’école élémentaire

L’association Domisiladoré a répondu à l’appel des ministères de la Culture et de l’Éducation nationale et de la jeunesse, initiateurs de l'opération «Levez les yeux !», destinée à sensibiliser les élèves à leur environnement immédiat. Délaissant

un instant le long combat pour sauver l’ancienne piscine de Château-Thierry de la démolition, l’association est intervenue, lundi 18 novembre, à l’école élémentaire de Condé-en-Brie.

 

Conformément à son objet «faire connaître, réhabiliter et transmettre l’architecture, l’urbanisme et les paysages du sud de l’Aisne», l’association a fait observer, comparer et expliqué l’architecture des écoles maternelle et élémentaire.

Dans un premier temps, réunis sous le préau de leur école, les élèves ont remarqué que l’école maternelle en contrebas laisse voir

le paysage grâce à l’absence d’étage et à son toit plat. Vu depuis la cour, le plus ancien des bâtiments n’est pas celui qu’on pense.

 

L’école maternelle des années 80, avec son toit en bardeaux bitumés moussus et ses murs de briques, paraît la plus vieille. Au contraire, l’école élémentaire, construire après-guerre et récemment repeinte en blanc, a retrouvé sa fraîcheur. Cette dernière est un long bâtiment à étage dont le toit à deux pans est couvert de tuiles mécaniques ; ses fenêtres sont régulièrement disposées, à l’est et

à l’ouest, pour bien éclairer les classes et les couloirs.

 

Les élèves ont obtenu l’autorisation d’entrer dans l’école maternelle. Son toit, surmonté d’une pyramide, révèle à l’intérieur un vaste espace commun dont l’usage est varié : hall, salle de jeu, de sport, préau, circulation, exposition… L’existence de fenêtres de toit,

la charpente apparente et la pose récente et malencontreuse de panneaux acoustiques cassant la grande hauteur sous plafond,

ont intrigué les élèves. Les panneaux acoustiques, multicolores, ont un grand intérêt : Ils permettent de s’entendre et de parler sans hausser la voix. La salle de pause des instituteurs, curieusement aveugle, c’est-à-dire sans fenêtre, est éclairée par un puits de lumière,

à la surprise des élèves.  

 

De retour sous le préau de l’école élémentaire, l’architecte a répondu aux questions sur la charpente, l’acoustique déficiente, le sol

de béton glissant, les fissures et la peinture écaillée. Il a attiré l’attention sur les poteaux coniques du préau : Leur section étant ovoïde, le maçon a exécuté pour chacun un coffrage complexe. Certains ont malheureusement été noyés dans un mur lorsque le préau fut récemment et partiellement fermé.

Les élèves ont observé, depuis l’entrée, la perspective du long couloir desservant les classes en enfilade. À l’étage, il y a aussi un couloir superposé, selon le même principe. À l’origine, les deux couloirs offraient à leur extrémité une vue cadrée sur le paysage. Malheureusement, l’installation de portes pleines, avec ouverture anti panique pour l’évacuation en cas d’incendie, a supprimé

cet agrément.  

 

Dans un deuxième temps, l’architecte a dessiné au tableau deux plans, deux coupes et une façade pour expliquer la composition

des volumes des bâtiments.

L’école élémentaire, avec ses pièces carrées sévèrement alignées, apparaît comme un peigne. Autrefois, le mobilier était disposé

en batterie. Aujourd’hui, au contraire, on crée des groupes de tables et on aménage un coin lecture en positionnant des paravents.

Au contraire, la maternelle, avec ses classes disposées autour du hall comme des pétales, évoque une fleur. Ses classes en forme de L sont propices à une séparation évidente des activités, un coin lecture, un coin peinture, un coin jeu… Anecdote : Le mystère des ballons lancés sur le toit plat, qui ne retombent jamais dans la cour, est levé ! Les relevés d’étanchéité en sont responsables.  

 

Durant cette sensibilisation à l’architecture, certains élèves ont montré un intérêt marqué pour la discipline. Les élèves de CM1 ont posé beaucoup de question sur des détails qu’ils observent au quotidien. Les élèves de CM2, dont la compréhension d’idées abstraites était évidente, ont découvert la différence entre l’architecture «fonctionnelle» et «organique».  Ils ont également bénéficié d’une explication architecturale du collège de Condé-en-Brie, qu’ils visitèrent le lendemain.

 

«Levez les yeux !» fut riche en échanges et devrait amorcer d’autres activités par les enseignants.

RT

Crédit photos : Domisiladoré

Contact Domisiladoré : 06 18 03 00 07. Courriel : domisiladore@orange.fr

 

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