Monthurel. Le bourg a son monument aux morts depuis le 11 novembre

Le maire, Didier Simon, entouré des sapeurs-pompiers du centre de première intervention de Saint-Eugène avec à leur tête le Lieutenant Pascal Lecornec.
Le maire, Didier Simon, entouré des sapeurs-pompiers du centre de première intervention de Saint-Eugène avec à leur tête le Lieutenant Pascal Lecornec.

Le 11 novembre 2019 a été un grand jour pour le petit village de Monthurel,

avec l’inauguration du tout nouveau monument aux morts. Auparavant,

les Monthurellois allaient se recueillir  avec les habitants de Connigis et Saint-Eugène au monument aux morts situé sur la commune de Connigis,

en bordure de la route départementale D4.

 

«Il me semblait immoral qu’aucune plaque nous rappelle le sacrifice de ces jeunes soldats venus de toute la France, et d’ailleurs, pour combattre l’ennemi sur les terres

de notre village, déclare le maire Didier Simon avant le dévoilement de la "stèle" devant une assistance nombreuse,  parce qu’un homme sans mémoire est

un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir comme

le disait le Maréchal Foch au moment de l’armistice.»

 

 

 

Anne Ripeau et Jean-Pierre Rozen-Lernon, conseillers municipaux monthurellois,  ont ensuite  procédé à l’appel aux morts ainsi :

«Trente-six soldats sont tués lors de la dernière offensive allemande les 15, 16 et 17 juillet 1918, au lieu-dit la Ferme de Janvier,

sur les hauteurs de Monthurel. Le sous-lieutenant René Courtin du 346ème Régiment d’Infanterie meurt le 17 juillet 1918 dans le bois

de Condé. Il sera inhumé dans notre cimetière. Ils avaient 17, 20 ou 25 ans pour la plupart. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, bourgeois, ouvriers ou paysans et devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers. Voyageurs sans bagage, ils durent quitter

leur femme et leurs enfants et revêtirent l’uniforme mal coupé, chausser les godillots cloutés.

 

Pour la première fois, avec la mobilisation générale de masse, toutes les classes sociales sont présentes au Front. Les colonies françaises furent elles aussi engagées dans la Guerre. Il n’est pas une famille dont la mort n’a pas fauché un ou plusieurs jeunes garçons.

À Monthurel, comme dans tous les villages de France, notre monument aux morts affiche la terrible contribution apportée par la jeunesse

de France à cet incroyable carnage.

Au jour du 11 novembre 1918, à 11 heures, dans les églises de France, les cloches sonnaient à pleine volée. À cet instant, dans les tranchées,

les clairons s’empressaient de sonner le cessez-le-feu tandis que la Marseillaise retentissait de fond des poumons des Poilus. Ces derniers, épuisés par quatre années d’une guerre sans nom, assistaient à l’acte final d’un cataclysme de portée mondiale, gravé dans l’histoire

de l’humanité. Pour eux, pour nous, pour nos enfants, n’oublions jamais ce qu’ils ont fait et ce qu’ils ont vécu.

Cette guerre mondiale et celle qui a malheureusement suivi vingt ans plus tard, font partie de notre Histoire. Faisons en sorte que, plus jamais, elle ne fasse partie de notre avenir.

 

Ce souhait prend d’autant plus d’ampleur lorsque nous prenons conscience que, dans deux jours, nous célébrerons tristement le quatrième anniversaire des attentats parisiens du vendredi 13 novembre 2015, sans oublier plutôt dans l’année, le mercredi 7 janvier  à Charlie Hebdo, puis l’année d’après, le 14 juillet 2016 à Nice.

Ces jours-là, la folie meurtrière a frappé nos compatriotes, nos amis, nos familles, qui avaient le seul tort, aux yeux des terroristes, de profiter

de la liberté qu’offre notre démocratie. Ces événements resteront gravés eux aussi dans notre histoire.

Chacun d’entre nous se souvient de ces épouvantables actes de barbarie. Nous n’oublierons pas l’effroi qui nous a saisis. Aujourd’hui,

nous pouvons associer ces terribles événements à notre commémoration. Car oui, aujourd’hui encore, il faut se dire que l’extrémisme et l'idéologie peuvent conduire des hommes à devenir des bourreaux sanguinaires.

Aujourd’hui encore, malgré le poids de l’histoire, il faut garder à l’esprit que la paix, si belle, et si chère à notre cœur, demeure on ne peut plus fragile. Plus que jamais, ensemble et unis, préservons nos valeurs républicaines et citoyennes.

Montrons-nous déterminés à défendre la paix et ceux qui ont combattu pour la liberté et dont les noms restent gravés sur les monuments

aux morts de nos villes et de nos villages. Vive la République ! Vive la France ! Vive la Paix !»

 

Un monument participatif

 

L’érection de la "stèle" commémorative n’aura pas grevé de façon significative le budget communal, et encore moins celui

d’une quelconque collectivité versant des subventions. Le monument a vu le jour grâce à la participation de l’employé communal Jonathan Sonhalder, de Jean-François Bournique d'Essômes-sur-Marne, Vincent Vérot de Monthurel, et du conseiller municipal Thierry Duparcq, pour la partie construction, et des monthurellois Sylvain Billion et Didier Hureau, pour la fourniture des matériaux.

«Nous avons donné vie à un endroit de recueillement en mémoire des soldats.» souligne Didier Simon.

 

Le verre de la fraternité, servi à l’abri et au chaud dans la salle polyvalente, a clôturé cette inauguration commémorative.

DB

 

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