Vallées-en-Champagne. Le projet d’élevage de 40 000 poules pondeuses sur la commune de Dormans dans la Marne sème le trouble auprès de la population

Contrairement à la saucissonnade du 14 juillet, la salle communale de La Chapelle-Monthodon, commune de Vallées-en-Champagne affichait complet, mardi 16 juillet, avec près de 80 personnes présentes.

 

Initiée par Olivier Picart, adjoint au maire de Vallées-en-Champagne, la réunion publique sur le projet de construction d’un bâtiment d’élevage de 40 0000 poules pondeuses en plein air au lieu-dit La Bourdonnerie sur la commune de Dormans,

s’est déroulée dans un climat serein.

 

 

Olivier Coubronne, porteur du projet d'élevage, et Alexandre Gobert, technicien développement au sein de CPDO, entreprise spécialisée dans le  conditionnement et la commercialisation d’œufs, ont répondu, sans détour, aux nombreuses questions des habitants et acteurs des territoires concernés.

« C’est normal que les gens se posent des questions sur ce type d’élevage. Je suis là pour y répondre. » soulignait Olivier Coubronne quelques jours avant la réunion.

 

Eau potable, antibiotiques, conditionnement des volailles, pollution des sols, de l’eau et de l’air, nuisances sonores, faune sauvage, fréquentation touristique, trafic routier, activité des tiers, permis de construire... : les questions des participants ont fusé pendant

près de 2h30.

Olivier Coubronne et Alexandre Gobert ont répondu, point par point, aux interrogations et affirmations de la population concernée.

 

 Les craintes du centre équestre de la Vitarderie

 

Selon les résidents du centre équestre de la Vitarderie situé à 630 mètres du site, le bâtiment d’élevage va porter atteinte à l’activité

des écuries. « Les chevaux qui utiliseront la piste d’entrainement seront effrayés par la présence des poules. » lance un responsable

du centre. « Je ne le pense pas. »  rétorque Olivier Coubronne, « La piste est à 350 mètres du grillage du parcours plein air. Si cela peut

vous rassurer, je suis prêt à occulter la trouée avec une plantation de végétaux ».

L’Écurie de la Galine indique quant à elle que « trois propriétaires de chevaux quitteront le centre si le projet aboutit ».

 

Un permis de construire non valable ?!

 

Les propos d’un participant ont interpellé bon nombre de présents. En effet, ce dernier a dénoncé l’absence du nom de l’architecte

sur les plans du bâtiment d’élevage. « Un architecte est obligatoire pour les bâtiments agricoles d’une surface supérieure à 800m2.

Le maître d’œuvre en bâtiment n’est pas architecte » lance le participant, « Il n’est pas habilité à signer les plans du permis. Le nom de l’architecte doit figurer sur les plans du permis de construire sinon les plans ne sont pas valables. »

Olivier Coubronne a précisé qu’il n’a pas eu la possibilité de choisir l’architecte : « C’est SERUPA, le constructeur de bâtiment d’élevage

de volaille, qui choisit les architectes. »

 

Sollicité par la rédaction, Michel Canet, le maître d’œuvre en bâtiment dont le nom figure sur la couverture du dossier technique

de La Bourdonnerie, n’a pas pu répondre aux questions du fait de son absence. Son fils, bien présent quant à lui, précise que

« son père est inscrit au tableau annexe de l’Ordre des architectes de Bourgogne-Franche-Comté et dispose des mêmes droits

que les architectes ».

Des propos confirmés d'une part, par le Conseil régional de l'Ordre des architectes de Bourgogne-Franche-Comté, et d'autre part,

par le service juridique de l’Ordre national des architectes : « Le détenteur de récépissé est habilité à établir des projets architecturaux

pour des demandes de permis de construire comme le mentionne l’Article 2 de la Loi 77-2 du 3 janvier 1977. »

Le texte issu de la loi de 1977 sur l’architecture souligne qu’un détenteur de récépissé est un professionnel autorisé par l’État

à s’inscrire à une annexe du Tableau de l’Ordre. Il ne peut pas porter le titre " architecte " mais il dispose des mêmes droits

que les architectes et est soumis aux mêmes devoirs.

 

Vers 22h30, alors que la réunion touchait à sa fin, un participant situé au fond de la salle a souhaité poser trois questions,

mais les sujets avaient déjà été évoqués depuis bien longtemps. Soit ce participant avait eu un problème d’audition, soit le calme

et la sérénité des débats l’avaient plongé dans les bras de Morphée.

 

Consultation publique

 

Les personnes intéressées par ce projet d’élevage peuvent porter leurs observations jusqu’au 31 juillet 2019, sur un registre ouvert

en mairie de Dormans, du lundi au vendredi de 08h30 à 12h00 et de 13h30 à 17h30, le samedi de 09h00 à 12h00, ou les adresser

par voie électronique au Préfet de la Marne, ddt-seepr-icpe@marne.gouv.fr 

DB

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Habitant (mercredi, 17 juillet 2019 21:53)

    1) Pie-grièche et Hibou à protéger.
    À l'issue de cette réunion, j'ai comme impression que la stratégie va être du "donnant, donnant" entre M. Coubronne et le maire de Vallées-en-Champagne. Si le conseil municipal de Vallées-en-Champagne met des bâtons dans les roues à M. Coubronne, Vallées-en-Champagne ira se faire cuire un œuf concernant son projet de panneaux photovoltaïques sur l'ancienne décharge côté La Chapelle-Monthodon.
    2) Finalement à les entendre (M. Coubronne et le technicien) tout est beau dans le meilleur des mondes :
    - très peu d'antibos utilisés que l'on ne retrouvera pas dans les fientes
    - la ventilation du poulailler ne produit des poussières qu'à quelques mètres, alors qu'une partie de la France a été balayée par du sable venu du Sahara en avril 2019.
    Le centre équestre de la Vitarderie et l'écurie de la Galine ont du souci à se faire !