Le Mouvement associatif des Hauts-de-France et ses membres alertent sur la situation des associations dans l’Aisne

Nicolas Fricoteaux, Président du Conseil Départemental de l’Aisne a adressé cet été un courrier aux présidents et présidentes d’associations du département pour

les informer que, « devant faire face à une croissance régulière des dépenses sociales obligatoires imposées par l’Etat », il « suspendra ses interventions facultatives ». En conséquence, il  n’est à ce jour pas possible pour les associations de déposer des demandes de subvention pour l’année 2019.

 

Le Mouvement associatif des Hauts de France se mobilise au côté de ses membres et

de toutes les associations du département pour alerter sur les impacts de cette décision sur un tissu associatif déjà grandement fragilisé, agissant auprès des habitants

d’un territoire également en situation de fragilité. D’autre part, il soutient les actions déjà engagées par des collectifs associatifs.

 

Est-il en effet encore nécessaire de rappeler les fonctions que remplissent aujourd’hui les associations sur les territoires et auprès

des habitants ?

 

En gérant des lieux d’accueil et d’information pour tout type de public et à des échelons très locaux, elles contribuent à garantir

la continuité mais aussi l’égalité d’accès, sur les territoires,  d’un grand nombre de missions de service public.

 

En développant des activités de loisir, sportives et culturelles, en proposant des services à différentes catégories de la population, actifs, personnes âgées, jeunes, elles contribuent à animer la vie locale, créer du lien social. Elles contribuent à mieux connaître, gérer et protéger le patrimoine naturel et culturel pour lutter contre la désertification et renforcer la qualité de vie et l’attractivité des territoires.

 

Acteurs économiques à part entière, elles sont porteuses d’emplois non délocalisables qui représentent une part importante de l’emploi local (environ 10% de l’emploi privé dans l’Aisne[1]). Elles sont particulièrement mobilisées auprès des jeunes, des publics fragiles et

des publics éloignés de l’emploi constituant par leur écoute et grâce à des missions d’éducation, de formation, d’accompagnement social, un rempart contre l’isolement, le chômage et la précarité.

 

Enfin vecteurs d’engagement et de citoyenneté, favorisant le lien entre les générations, elles sont des lieux d’appropriation et

de transmission des valeurs citoyennes.

 

Considérant ainsi le rôle essentiel joué par les associations au niveau local, plus particulièrement sur les territoires ruraux ou dans

les quartiers populaires, ce choix, selon nous, ne fera qu’accroître un peu plus les difficultés d’un département et d’une population durement touchés par la crise économique. Cette décision risque donc, à plus ou moins court terme, d’aggraver encore un peu plus

les difficultés budgétaires de la collectivité.

 

Les associations ne sont pas une compétence facultative, elles s’inscrivent totalement dans la mise en œuvre des compétences obligatoires du département. Enfin, le monde associatif ne peut et ne doit pas subir le difficile dialogue entre les différents acteurs publics.

 

C’est pourquoi et au vu de la gravité et de l’urgence de la situation, nous sollicitons la mise en place rapide d’une instance de dialogue entre l’Etat, le département et les représentants du monde associatif.  Pour ce faire, nous appelons le Préfet de Département et

le Président du Département à se mettre autour d’une table avec les représentants associatifs du département.

lmahdf

 

[1] Chiffres Recherche et Solidarités panorama 2017 source ACOSS URSSAF.

 

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