Vallées-en-Champagne. Village de Baulne-en-Brie. Peu de monde à la cérémonie en souvenir des déportés du canton

Dans le cadre de la Journée nationale de la déportation, une cérémonie

en souvenir des déportés du canton d’Essômes-sur-Marne s’est déroulée dimanche 29 avril à Baulne-en-Brie. Les vacances scolaires et le pont

du 1er mai ont plombé ce rassemblement patriotique initié en 2009 par

le conseil municipal baulnois.

 

« Oh, y a un p’tit problème, y a pas beaucoup de monde » commente le député Jacques Krabal en arrivant sur la place Daniel Beaucreux. En effet, contrairement aux années passées, il n’y avait pas foule sur cette place créée

en 2009 en mémoire de ce jeune baulnois né le 14 mai 1922 et mort du typhus le 20 mai 1944 au camp de concentration de Dora.

Si les porte-drapeaux de l’Association nationale des porte-drapeaux anciens combattants et vétérans de France étaient présents en nombre comme à l’habitude, les habitants du territoire et notamment ceux de la commune nouvelle Vallées-en-Champagne brillaient, eux, par leur absence.

 

Lors des discours, Bruno Lahouati, maire de Vallées-en-Champagne, Olivier Casside, maire de Pavant, représentant le canton d’Essômes-sur-Marne et l’intercommunalité de Charly-sur-Marne, Dominique Moyse, conseiller régional Hauts-de-France,

Jacques Krabal, député de l’Aisne, ont tour à tour mis l’accent sur l’importance de garder en mémoire notre passé.

Pour Ronan Léaustic, sous-préfet de Château-Thierry, qui présidait cette année la cérémonie, « A l’heure où les rescapés de l’horreur sont de moins en moins nombreux à pouvoir témoigner, à l’heure encore où certains nationalismes resurgissent, où le fanatisme et

le terrorisme sont encore présents, la transmission de la mémoire est plus que jamais un impératif. Il s’agit d’un devoir moral envers ceux qui ont perdu ou risqué la vie. Il s’agit d’une nécessité pour l’avenir car la barbarie ne meurt jamais ».

 

A l’issue de la cérémonie et pour s’abriter des premières grosses gouttes de pluie qui commençaient à tomber, les participants se sont engouffrés dans l’église Saint-Barthélemy où l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre présentait une exposition sur les signes de la collaboration et de la résistance. Le verre de la fraternité fut ensuite servi dans ce lieu cher à l’abbé Henri Gandon, curé de la paroisse Notre Dame des Trois Vallées.

 

Olivier Casside, le maire de Pavant, livre son sentiment sur la  désaffection de la population en ce jour de commémoration.

 

« Il y a une forme de routine. Je vois que sur les autres commémorations, il n’y a quasiment plus personne, comme par exemple 14-18 qui paraît tellement loin aux gens. Et puis aujourd’hui, c’est dimanche, il y a le repas chez mamie.

A Pavant, il n’y a pas de commémoration en hommage aux déportés.

Si elle existait, nous serions quelques-uns du conseil municipal et peut-être un ou deux citoyens. Est-ce qu’il faut le faire pour le nombre ou

le symbole, c’est difficile. Il avait été question de créer un jour de la mémoire dans l’année plutôt que d’avoir autant de cérémonies perlées sur l’année. A vouloir trop segmenter le thème de la commémoration,

il y a de moins en moins de personnes qui sont impliquées dedans.

Et puis l’âge fait son temps. Du coup, il y a de moins en moins de personnes qui viennent. La nuée de commémorations ne pose pas la question de leur utilité mais de leur efficience, presque. Si c’est pour commémorer sans qu’il y ait un travail de mémoire qui soit fait, ça ne sert à rien.

J’ai un conseiller municipal, Stéphane Amelineau, qui travaille depuis dix ans sur les déportés du Soissonnais. Près de quarante familles sont concernées. Il m’a sensibilisé à cette question. On connait les millions de morts mais le travail que fait Stéphane est important car cela redonne un visage humain aux chiffres. On ré humanise ce qui s’est passé. C’est plus facile de s’identifier à la tragédie.

Sur notre territoire on n’avait pas de monument aussi commémoratif. Ça nous pose des questions. Je ne dis pas qu’on fera la même chose.

Ce qui a été fait à Baulne-en-Brie est vraiment très, très bien. Je suis épaté ». DB

 

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