[Signalisation routière] Certains signes se perdent dans la nature !

Depuis sa plus tendre enfance, on le confond avec son cousin le tiret, alors qu’il est plus long et a d’autres fonctions. Il, c’est le trait d’union. Celui-ci s’est tiré, en partie, des panneaux de signalisation d’entrée et de sortie des agglomérations regroupées au sein de la commune nouvelle Vallées-en-Champagne. Ces panneaux viennent d’être posés par le département de l’Aisne, gestionnaire des routes départementales.

 

Interrogé par la rédaction sur l’absence des traits d’union concernant une partie de la graphie des panneaux, Pierre Jaillard, le président de la Commission Nationale de Toponymie (CNT), apporte les précisions suivantes :

« L'article 81 de l'instruction interministérielle sur la signalisation routière précise que pour les panneaux d'entrée (EB10) et de sortie (EB20) d'agglomération, "il est utilisé l'orthographe officielle, en respectant les traits d'union et les articles. Pour ces panneaux, seules les abréviations courantes sont admises". L’arrêté préfectoral créant la commune nouvelle de Vallées-en-Champagne omet les traits d'union. Le nom officiel est donc fautif ». Et pan sur les doigts de Raymond Le Deun, le préfet de l’Aisne ayant signé l'arrêté !

 

Le président de la CNT poursuit en soulignant que « l'absence de traits d'union dans l'arrêté préfectoral constitue bien une erreur de graphie, de laquelle découle la graphie de la signalisation routière. Cependant, il n'est pas aisé d'identifier qui peut la corriger officiellement. C'est vraisemblablement vers la Direction générale des collectivités locales que devrait se retourner l’auteur de l’arrêté,

c’est-à-dire le préfet, pour trouver un moyen de corriger son erreur

initiale ».

 

Pourquoi cette Direction, précisément ?

 

En fait, une circulaire de Bruno Delsol, le directeur général des collectivités locales, a été adressée le 18 avril 2017 aux préfets.

En annexe de ce courrier traitant des règles relatives à la graphie du nom des communes, le directeur rappelle que tous les mots d’un nom de commune, à l’exception de l’article défini initial, doivent être joints par des traits d’union.

Sauf qu'en avril dernier, la boulette était déjà faite. Et puis, comme le dit Pierre Jaillard,  ce n'est pas évident de trouver le gars qui peut se coltiner une rectification.

 

Quant aux trois communes historiques, le président de la CNT indique que « la graphie des panneaux de signalisation n'est juridiquement fautive que pour Baulne-en-Brie, dont le nom officiel

a toujours eu ses traits d'union. Celui de Saint-Agnan est bien conservé et celui de La Chapelle-Monthodon est placé conformément aux normes d'écriture spécifiques à la signalisation routière ».

 

L’absence des traits d’union sur les panneaux de signalisation choque-t-elle outre mesure les valcampaniens ? « Ça ne me dérange pas. Je ne mets déjà pas le trait d’union quand j’écris le nom de ma commune ! » lance une odonienne.

 

Au fait, qu'en est-il de la commune nouvelle Dhuys-et-Morin-en-Brie créée le 1er janvier 2016 et regroupant les communes sud axonaises d'Artonges, Marchais-en-Brie, Fontenelle-en-Brie,

La Celle-sous-Montmirail ? La Commission a semble-t-il du pain sur la planche... DB

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Watine (samedi, 10 octobre 2020 15:51)

    Les toponymes administratifs (noms de rues, de villes, de départements) s’écrivent avec trait(s) d’union. Hélas, les graphies erronées sont légion. On se demande qui contrôle l’inscription des panneaux de signalisation avec si peu de pertinence...